Formule 1

Jérôme Sam 29 Sep - 15:09

Lewis Hamilton apprend vite ; c'est le signe distinctif des champions. Comme à Montréal et à Indianapolis, l'Anglais s'est adjugé la pole position sur un circuit qu'il ne connaissait pas, samedi, à Fuji. Par des conditions difficiles, un plafond bas et une piste nippone mouillée, le prodigieux débutant de la Formule 1 a décroché sa cinquième position de pointe de la saison, au détriment de son équipier Fernando Alonso, à la dernière minute du quart d'heure décisif de la 15e et antépénultième manche du championnat du monde. En 1:25.368, le leader du Mondial a raflé la mise, pour 0.07 sec. Assez logiquement, puisqu'il s'était déjà montré le plus rapide lors de la 2e partie de qualification (Q2).

"J'ai fait une bonne séance, malgré des conditions difficiles, car on ne savait pas si la piste allait sécher", a expliqué le Britannique de 22 ans. "Par ces conditions météo, il faut simplement se fier à son propre chrono pour améliorer. J'ai fait un bon dernier tour, et j'ai su en passant la ligne que j'avais la pole, avant que mon équipe ne me le dise car il y avait un écran géant dans la voie des stands. Dans mon tour, j'ai amélioré dans deux-trois virages. Ça va être excitant dimanche. Je suis relax ce week-end, pour être honnête, et encore plus après cette pole. Mais je sais que j'ai deux gros calibres derrière moi. Il va donc falloir faire attention..."

La Ferrari de Räikkönen pas très fiable...

Il pense évidemment en premier lieu à Alonso, qui lui a donné la garantie attendue, vendredi, en soulignant : "Nous nous battons pour le titre, mais nous sommes intelligents pour ne pas s'accrocher. Nous voulons avant tout franchir la ligne d'arrivée". A Spa-Francorchamps, Hamilton n'avait pas aimé l'intransigeance ibèrique, à la sortie du premier virage. Il l'attend donc avec méfiance au tournant.

Ainsi, les McLaren recouvriront la 1ère ligne pour la cinquième fois de l'année, ce dont Fernando Alonso s'accommode, en apparences. "J'adore les conditions humides, je me suis beaucoup amusé" , s'est exclamé l'Espagnol, qui n'est qu'à deux points de son équipier au classement général du championnat. "Je ne suis pas en pole position, certes, mais je suis très heureux d'être en 1ère ligne."

Dans le paddock, les techniciens avaient donc mieux vu que les météorologues, qui ne prédisaient de la pluie que dimanche, après l'arrivée du grand prix... En effet, les ingénieurs s'accordaient sur la meilleure agilité de la McLaren dans les enchaînements serrés. Sur un tour, aussi, la MP4-22 parvient à faire monter ses gommes exactement en température, ce qui fait ouvertement l'envie de Ferrari. Sur un bitumé arrosé, l'Anglais a gardé son avantage. Malgré la hardiesse de Kimi Räikkönen, qui s'élancera de la 2e ligne, à côté de son équipier, Felipe Massa. "J'aurais probablement pu me qualifier mieux mais j'ai rencontré du trafic. Et puis, j'ai eu quelques soucis électroniques de boîte de vitesses, ce qui m'a coûté un temps précieux", a déploré le Finlandais, convaincu que la meilleure tenue de sa Ferrari sur les longs runs peut encore lui permettre de devancer les deux McLaren dimanche, même sur le sec, afin de combler une partie de ses 13 points de retard sur Hamilton.

Renault se loupe, Schumacher s'enfonce

En 3e ligne, dimanche, à 13h30 de Tokyo, 6h30 de Paris, on retrouvera Nick Heidfeld (BMW) et Jenson Button (Honda). De la routine pour l'Allemand, un exploit pour l'Anglais, qui offre sa meilleure qualification de l'année à Honda, sur le circuit propriété de Toyota. Nico Rosberg (Williams) a bien signé un chrono intermédiaire, mais il devra partir de la 16e place suite à l'annonce du changement de son V8 Toyota vendredi, en raison d'un défaut structurel constaté sur le bloc, qui devait courir son second grand prix au Japon.

La 4e ligne sera assez particulière également, non par la présence de Mark Webber (Red Bull), pour la 14e fois mieux placé sur la grille que "Oncle David" Coulthard, mais par celle de Sebastian Vettel (Toro Rosso), de qui on n'aurait jamais imaginé aussi belle place qu'à Indianapolis, sur la fringante BMW de ses débuts.

De cette séance, on retiendra également la faillite des Renault, éliminées en Q2, et l'accident en Q1 de Ralf Schumacher (Toyota) avec Sakon Yamamoto (Spyker), qui a un peu plus éloigné l'Allemand des circuits de la F1 de 2008.